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Les Ninja, ne pas confondre mythe et réalité

Peu de guerriers ont suscité autant de curiosité et de crainte que les Ninja, "Samouraï de l'ombre", ils ont souvent été assimilés aux plus dangereux des mercenaires, louant leurs services pour l'exécution des basses besognes, espionnage, assassinats, subversion… mais leur courage et leur efficacité, effrayante et mystérieuse, les ont aussi auréolés des pouvoirs les plus fantastiques.

 

Ninja escaladant l'enceinte d'un château

 

Gardons-nous cependant de ne confondre aisément paraboles et vérités historiques, légendes et réalité. Il est de nature humaine d'embellir le passé, de médire du présent et de noircir volontiers l'avenir. De rares écoles, avec plus ou moins de compétences et de maladresses, ont vu le jour en Occident…Tout d'abords, il est bon de rappeler que plus d'un art martial a dégénéré, à cause de l'esprit de compétition et d'une lecture trop superficielle des Maîtres fondateurs, en sport violents, sans dimension spirituelle. Aujourd'hui beaucoup trop de personnes s'autoproclament, "Maîtres Ninja", et ouvrent des Dojo en proposant des pratiques inventées, aussi farfelues qu'inefficaces, jetant le discrédit sur cette pratique martiale séculaire. Certains s'imaginent qu'il suffit de jeter un Shuriken en tenue noire, pour être un Ninja.

 

 

Aujourd'hui, les Ninja n'existent plus. Peu importe ce qu'ils étaient vraiment, car ils étaient intimement liés à la culture japonaise féodale et le terme "Ninja" n'a pas de signification réelle. Actuellement, vous ne pouvez que singer des techniques qui étaient ou qui auraient pu être utilisées par des clans de Ninja traditionnels, vous pouvez aussi suivre leur régime alimentaire, leur religion et même essayer de penser comme eux, vous ne serez jamais un Ninja, car celui-ci n'existe que dans l'imaginaire du mythe Hollywoodien.

 

Seiko Fujita

Seiko Fujita, né en 1898 à Tokyo et décédé à l'âge de 67 ans, en janvier 1966, né sous le nom d'Isamu Fujita, est un Maître en art martial japonais, 14éme Soke de l'école de Ninjutsu, "Koga-ryudu". Il est considéré par certains comme le dernier vrai Ninja.

 

Présentation

Le Ninjutsu englobe toutes les techniques imaginables qui pouvaient aider à l'accomplissement d'une mission secrète, en temps de guerre : méthodes traditionnelles de combat, avec ou sans armes, l'art de se déplacer en silence et de se dissimuler, de franchir des obstacles considérés comme insurmontables : enceintes gardées, murailles, douves, etc.., mais aussi la maitrise de procédés comme l'art de se déguiser, la confection de poisons, d'explosifs, de fumigènes…

 

 

Dès son plus jeune âge, le Ninja devait être préparé à affronter toutes les situations, à dominer sa peur et ses émotions. Et sans doute, le Japon féodal, avec son sens de l'honneur, son mépris de la vie et ses luttes intestines, a-t-il favorisé la réalisation d'exploits les plus surprenants.

Le Ninjutstu est maintenant presqu'oublié au Japon même. Quelques Maîtres s'efforcent aujourd'hui, de conserver un héritage séculaire en travaillant avec une poignée de disciples.

 

Définitions et explications des concepts des Ninja

au travers des Kanji

 

Le Ninja était avant tout inventif, nombres de procédés qu'il utilisait étaient révolutionnaires aux yeux de ses contemporains. Une erreur encore à éviter : oublier la longue gestation, les siècles d'histoire du Ninjutsu, les mille tendances, soubresauts, déviations de ces écoles qui subirent les vicissitudes d'un moyen âge long et tourmenté, pour présenter le Ninjutsu comme une technique homogène et le Ninja comme un personnage stéréotypé, maitrisant, par quel miracle?, tous les Budo, toutes les spécialités, toutes les sciences qui s'accumulèrent au fil des siècles, se précisèrent lentement, tombèrent parfois en désuétude avant de renaître plus élaborées ou disparaître définitivement. Le mythe du Ninja invincible, expert en tout, ne peut provoquer que scepticisme, désintérêt, ou sourires.

 

 

La différence entre les Ninja et les Samouraï

Les Ninja étaient des espions, ils avaient à affronter et à combattre de nombreux et très différents ennemis. C'est pour cette raison, que les Ninja durent être experts dans beaucoup d'arts martiaux.

L'une des principales missions des Ninja était, le renseignement. La mission d'un Ninja était de voler des informations à des ennemis ou de tuer des gens importants avant de s'enfuir du territoire ennemi. Ce fut la plus grande différence entre les Ninja et Samouraï.

 

 

S'il y eut quelques des cas où des Ninja se battirent directement avec des ennemis, les Samouraï, eux, se battaient essentiellement, en duels (Un contre un), pour déterminer si leurs techniques de sabres étaient supérieures aux autres Samouraï.

Suite à une mission, le plus gros problème des Ninja (S'il y en avait), et leur priorité, étaient de pouvoir instantanément s'échapper d'une situation devenue dangereuse, que leur mort dans un combat pour l'honneur aurait été vide de sens. Si un Ninja devait assassiner un seigneur de son ennemi, il le réalisait en secret, sans être vu. Dans ce contexte, le Ninja n'avait même pas besoin d'utiliser les arts martiaux.

 

 

Kunoichi - La femme Ninja

La femme Ninja "Kunoichi" désigne pratiquante du Ninjutsu.

La formation et l'entraînement des Kunoichi étaient différent de ceux des Ninja. Elles excellaient dans l'arts du déguisement, des poisons et dans l'utilisation à son avantage, de ses atouts féminins. Elles s'entraînaient au combat au corps-à-corps, techniques utiles au cas où elles se seraient faites capturées. Elles pouvaient se déguiser en une multitude de personnages, notamment en Geisha, prostituées, servantes, etc.., afin de pouvoir être le plus proche possible de leurs ennemis, sans éveiller leurs soupçons et utiliser cette proximité pour obtenir des informations.

 

Kunoichi - Femme Ninja

 

Les kunoichi pouvaient cacher leurs armes dans leur déguisement. Ces armes étaient : de petits couteaux dans leurs manches, leur ceinture, ou même dans des instruments de musique ou des jouets sexuels ; des épingles empoisonnées dans leurs cheveux, de longs ongles pour griffer, des poudres aveuglantes, des cordes et des éventails qui pouvaient être cachés et utilisés de près. Elles étaient également entraînées pour les guerres psychologiques et les manipulations mentales. Elles pouvaient jouer sur les émotions de l'ennemi grâce à une intuition développée.

 

 

L'origine des Ninja

L'histoire du Ninjutsu, est aussi ténébreuse que les exploits de ces invisibles guerriers de la nuit. L'étude du mot lui même ne nous livre qu'une partie de ses secrets. Le caractère chinois, le Kanji, "Nin", a autant de visages que le Ninja lui-même. Il suggère plus qu'il signifie, "Supporter, endurer", ou, "En secret, furtivement, à la dérobée...", mais il peut aussi se lire Shinobi et désigner alors clairement le mot "Espion". La notion de discrétion, d'anonymat dans l'action, s'impose lorsque nous soulevons un coin du voile recouvrant l'histoire des célèbres Ninja.

 

 

Les Ninja ou Shinobi étaient des "Agents spéciaux" du Japon féodal, des soldats furtifs et des mercenaires engagés principalement par les Daimyo. Ils utilisaient des méthodes peu orthodoxes de guerre, d'espionnage de sabotage, d'assassinat, d'escorte, et parfois même en guerre ouverte. Ils commencèrent à être utilisés dans la stratégie militaire de l'Empereur Fushigitei et furent pleinement utilisé à l'époque de Kotei.

 

 

Le Prince impérial "Shotoku Taishi" et l'Impératrice "Suiko" (547-620) auraient fondé le premier corps des agents secrets dans l'archipel. Deux de ces espions, "Micinque no Mikoto" et "Otomo no Saijin" auraient aidé le souverain a remporter une bataille décisive et auraient dès lors été qualifiés de Shinobi (Furtif), devenant ainsi le premier Ninja de l'histoire. Mais ce n'est que neuf siècles plus tard, lors de la période Sengoku (1477-1573) que les Ninja vont jouer un rôle capital dans l'histoire du Japon, alors touché par des guerres permanentes en tre seigneurs. Afin de récolter des informations auprès des camps ennemis, les gouverneurs féodeaux engagent des individus isolés, qu'ils placent sous leurs ordres directs. Redoutant à tout moment un acte de trahison, les Daimyo gardaient en otage la femme et les enfants de ces guerriers qui, au fil des ans, gagnent leurs galons et exercent leurs techniques dans des centres d'entrainement.

 

 

Mais les principales familles qui furent à la base de la connaissance qui sera appelée plus tard le "Ninjutsu", se caractérisent davantage par leur vie en marge des structures politiques et sociales qui se mettaient en place. Un des initiateur de mysticisme et de l'ésotérisme qui allaient alimenter les écoles de Ninjutsu fut connu, au 7éme siècle, sous le nom de "Kukai", fondateur de la doctrine Shingon. Une symbiose s'opéra entre certains clans qui vivaient dans les montagnes et le moines qui s'y réfugièrent près s'être opposés à l'autorité de l'Empereur et devinrent les redoutables Yamabushi, à la fin de la période Héian.

Il existe de très vieux écrits sur les missions des Shinobi, mais pas avant le 15ème siècle, époque à laquelle ils furent spécialement formés pour ce rôle. Habituellement formés depuis l'enfance, ils recevaient les connaissances de la tradition et des techniques martiales des membres du clan ou de la famille.

 

 

Un des plus célèbres manuels sur les Shinobi était le Bansenshukai écrit par Fujibayashi Sabuji, Fujibayashi Yasutake ou Fujibayashi Yasuyoshi, de la province d'Iga, en 1676. Le Bansenshukai "Dix mille rivières se rassemblent dans la mer" est un recueil de savoirs Ninja qui témoigne des traditions de l'époque (d'influences chinoises) relatives à la philosophie , à la stratégie et à l'astrologie, mais aussi des techniques telles que la fabrication des outils ou la préparation d'explosifs artisanaux. Le Bansenshukai, avec le Shoninki et le Ninpiden, est l'un des trois principaux écrits sur les Ninja qui nous soient parvenus.

 

 

Les Ninja ou Shinobi était des agents secrets ou des mercenaires dans le Japon féodal. Les fonctions de la Ninja incluaient l'espionnage, le sabotage, l'infiltration, l'assassinat et le combat dans certaines situations. Les méthodes secrètes pour combattre des Ninja sont en contrastes avec celle des Samouraï, qui observaient des règles strictes de combat, qui étaient basées sur l'honneur. Les Ninja, composaient un groupe spécialement formé, d'espions et de mercenaires, qui firent leur apparition au 15ème siècle, pendant la période Sengoku, mais il se pourrait qu'ils aient pu exister dès le 14ème siècle, et peut-être même dès le 12ème siècle (Période Heian ou au début de l'ère Kamakura).

 



Dans l'agitation de la période Sengoku (15éme-17éme siècles), beaucoup de mercenaires et d'espions dans la province d'Iga et de la zone adjacente au village de Koga, louaient leurs services et sont donc à l'origine de la création des principaux clans Ninja connus. Après l'unification du Japon sous le shogunat des Tokugawa (17ème siècle), les Ninja tombèrent dans l'oubli. Beaucoup de manuels de Ninja, étaient basés sur la philosophie militaire chinoise, écrites aux 17éme et 18éme siècles et notamment le Bansenshukai (1676).

 



À l'époque de la Restauration de Meiji (1868), la tradition des Ninja n'était plus présente que dans l'imagination populaire et les mystères du Japon. Les Ninja figuraient en bonne place dans le folklore et les légendes et il est souvent difficile de séparer le vrai de l'imaginaire. Certaines capacités légendaires des Ninja comprenant l'invisibilité, la marche sur l'eau et le contrôle sur les éléments naturels. En conséquence, la perception des Ninja que les personnes ont dans la culture populaire occidentale du 20ème siècle est souvent basée sur les légendes et sur le folklore.

 

 

Ninjutsu, techniques des Ninja

Losque la pratique se développe au fil des siècles et dans la clandestinité, il esr bien évident qu'elle aboutit à des formes multiples, à une diversification parfois déroutante. Certaines écoles axèrent leurs recherches sur les prouesses physiques, d'autres sur la maîtrise des armes, du psychisme ou encore des arcanes politiques de leur temps..

 

 

Le Ninjutsu est donc un phénoméne très hétérogène qui donne lieu parfois à des interprétations divergentes. Le terme Ninjutsu ou Shinobi jutsu, désigne l'ensemble des techniques des Ninja. Cela comprend des techniques de combat, et notamment l'utilisation détournée d'armes classiques, du combat à mains nues (Tai jutsu), mais aussi des techniques de camouflage (Henso jutsu, Doton no jutsu), d'utilisation d'explosifs, de poisons, de tours de passe-passe (Gen jutsu), de natation, d'équitation, etc...

 

 

Mais le Ninjutsu comporte aussi des connaissances en météorologie, astronomie, médecine, psychologie, chimie et mathématiques qui ne sont plus enseignées de nos jours. Ainsi, certains Ninja ont conçu des digues ou exploitaient des mines, ils étaient ce que l'on appellerait maintenant des "Ingénieurs tacticiens". Les femmes Ninja (Kunoichi) étaient souvent expertes en tir à l'arc et en flèches et cachaient souvent des fléchettes empoisonnées dans leurs cheveux.

 

 

Liste non exaustive des principales compétences des Ninja

Pour devenir de parfaits espions, les Ninja devaient passer maîtres dans les techniques d'Arts Martiaux et de techniques diverses et variées, tel que l'escalade, la natation, etc..., issues des 18 techniques du Bugei juhappan. Il est quand même possible de dresser une liste, imcomplète, certe, des principales disciplines qui caractérise le Ninjutsu.

 



Le Koppo-Jutsu : Ce sont des techniques pour lutter à mains nues contre des ennemis. Ces techniques plongeraient leur origine dans celle du "Sumo", parce qu'il existe de nombreux points communs avec le Jujitsu ancestral. 

Le Kiai-Jutsu : Ce fut une technique utilisée pour intimider les ennemis en "Criant". Il est dit qu'un Maître de Kiai-Jutsu pourrait éloigner et assommer ses adversaires sans même les toucher.

Le Ken-Jutsu : Ce fut l'art martial de prédilection, basé sur des techniques de sabre long (Katana) et sabre de Ninja. Beaucoup de techniques de sabre furent élaborées à partir de techniques employées sur les champs de vraies batailles, pendant les périodes pacifiques ultérieures, le "Ken-Jutsu"  devint le "Kendo" en remplaçant l'aspect "Jutsu" par l'esprit du "Do" (La voie). Le Kenjutsu des Ninja ne servait seulement qu'a tuer les ennemis.

Le So-Jutsu : Ce fut l'art martial basé sur des techniques de lance (Yari,etc..) . Comme, les lances ont une portée plus longue que celle d'un sabre, elles étaient mieux adaptées au contexte des véritables batailles.

Le Shuriken-Jutsu : Ce fut l'art martial basé sur des techniques de Shuriken. Le mot "Shuriken" signifie, petit couteau. Les Shuriken étaient utilisés par les Ninja qui les jetaient sur les ennemis, pour les blesser.

Le Ka-Jutsu : Ceci est l'art d'utiliser le "feu". Les Ninja étaient formés à l'utilisation du feu. Les Ninja pour perturber et échapper à leurs ennemis, utilisaient le feu en tirant des flèches enflammées, afin de mettre le feu aux châteaux, aux maisons, etc... Les Ninja étaient aussi experts dans la mise en place et l'utilisation d'explosifs.

Yugei : Le "Yugei" est une performance artistique. Au Japon, il existe différents types de Yugei, par exemple, il y a les danses, le Kabuki et le Shamisen (Banjo japonais). Les Ninja devaient acquérir, en apprenant comme des Yugei, les bases des déplacements ou des mouvements acrobatiques, comme les sauts, les équilibres, etc..

Kyomon : Le "Kyomon" consiste en l'apprentissage des us et coutumes d'un citoyen ordinaire. Comme les Ninja devaient faire semblant d'être des Samouraï, des agriculteurs ou des artistes, ils devaient impérativement posséder des connaissances générales, qu'ils pouvaient utiliser en fonction du contexte dans lequel, ils se trouvaient. Kyomon signifie aussi, tactiques. Peu importe la situation, les Ninja devaient prendre des décisions rapides et adaptées, pour ce faire, ils devaient apprendre toutes sortes de tactiques afin d'être en mesure de réussir leur mission.

Hitsuke : Techniques pour distraire les gardes en allumant un feu loin de la zone prévue pour que le Ninja puisse entrer. Ces techniques font partie des "Techniques du feu" ou, Katon-no-jutsu.

Tanuki-gakure : Techniques d'escalade des arbres et de camouflage dans le feuillage. Ces techniques font partie des "Techniques du bois" ou, Mokuton-no-jutsu .

Ukigusa-gakure : Techniques de dissimulation des mouvements sous-marins en jetant des projectiles sur l'eau. Ces techniques font partie des "Techniques de l'eau" ou, Suiton-no-jutsu.

Uzura-gakure : Techniques de dissimulation par l'immobilité, permettant au Ninja de se fondre dans le décor, comme une pierre. Ces techniques font partie des "Techniques de la terre" ou, Doton-no-jutsu.

Suijutsu : Techniques de natation de combat, sur et sous-l'eau avec le travail de l'apnée.

Bajutsu : Techniques de combat à cheval ou art équestre. Cette discipline nécessite une grande complicité avec le cheval car il faut arriver à diriger sa monture sans les rênes. Dans le Bajutsu, on retrouve un mélange de plusieurs disciplines dont, le tir à l'arc (Kyujutsu) , le maniement de la lance et du Naginata  (Sojutsu et Naginatajutsu), de l'équitation, du dressage des chevaux et des techniques de combat au sol et à mains nues.

Boryaku : Le Boryaku est basé sur l'utilisation de stratégies et de tactiques peu orthodoxes, permettant la manipulation politique et l'exploitation d'événements extérieurs pouvant aider le Ninja à influencer subtilement son adversaire.

Shinobi iri : Shinobi iri signifie "Se faufiler dans". Ce sont des techniques furtives de Ninjutsu, basées sur des déplacements silencieux et sur l'escalade d'enceinte ou de murs pour s'infiltrer clandestinement. Combinées à une gamme d'outils spécialisés, les Ninja pouvaient attendre le moment propice pour pénétrer dans le camp ennemi. Il existait aussi de nombreuses méthodes employées pour pénétrer le camp ennemi sans se faire remarquer.

 

 

 

Les armes et les matériels des Ninja

Les Ninja dissimulaient des armes dans leur Kimono, ou dans le compartiment creux aménagé au fond de leur Saya (Fourreau du Katana).

Les Ninja utilisaient des armes et du matériel spécifiques,

principalement des outils de paysans modifiés

 

Ashiko : Les Ashiko sont des griffes que les Ninja portaient sous les pieds. Cela aidait le Ninja à grimper plus rapidement et plus efficacement pour leurs missions. Non seulement elles facilitaient les ascensions, mais pouvaient également être utilisées en combat pour porter des coups mortels très précis.

Bo : Le Bo, aussi appelé bâton long, était l'une des armes les plus importantes de l'arsenal du Ninja. Il avait généralement une longueur de 6 Shaku (Environ 1.60m), était fait soit en bois ou soit en bambou dur et était creux. La raison pour laquelle le Bo possédait une partie creuse, est une autre astuce du Ninja. Il pouvait lancer un dard empoisonné ou un petit couteau par l'extrémité ouverte en imprimant une rotation rapide au Bo, prenant de fait, l'adversaire au dépourvu. La cavité dans le Bo pouvait également servir à cacher de médicaments, des poisons, des cartes ou d'autres petites armes.

Arc (Long et court): L'arc et les flèches étaient une arme utilisée indifféremment par le Ninja et le Samouraï. Souvent, les arcs utilisés par les Ninja étaient récupéré à partir des armes des Samouraï déchus. Ils utilisaient deux types d'arcs, l'arc court et l'arc long. Ils tiraient des flèches en bois, souvent trempées dans un poison pour les rendre encore plus meurtrières.

Bokken : Un Bokken était un sabre en bois généralement utilisé pour la formation. Quand un élève en Ninjutsu commençait à travailler avec un sabre, ils apprenaient les techniques de base avec un Bokken. Le Bokken pouvait également être utilisé comme une arme efficace, car il est fait en bois solide et lourd. En fait, beaucoup de Ninja préféraient utiliser le Bokken pour leurs missions qu'un sabre standard. Parce que le Bokken est plus léger et plus facile à transporter, qu'il n'y a pas de risque de se couper lorsqu'il est utilisé comme outil. De plus le Bokken est très faciles à camoufler, car il peut être teint ou peint et lorsque vous utilisez la bonne technique, un Bokken peut facilement briser les os et endommager les organes internes.

 



Kusari chigiriki : Le Kusari chigiriki est une arme du Japon féodal, c'est un long bâton droit de 2 pieds, avec une masse munie de pointes reliée avec une chaine fixée sur le dessus. Cette arme de Ninja est considérée par certains comme "l'étoile du matin japonais". La chaîne peut être montée du côté creux du bâton et tout comme le Kusarigama le Kusari chigiriki pouvait être balancé comme une massue.

Fukumibari : Les Ninja utilisaient des fléchettes empoisonnées selon les différentes situations. Ce ne fut pas rare pour les Ninja de transporter des fléchettes empoisonnées dans leur bouche, de sorte que les fléchettes pouvaient être soufflées dans le visage de l'ennemi, à courte portée si nécessaire. Si le Ninja devait tuer quelqu'un tranquillement, il pouvait tirer une fléchette qui pouvait facilement entrer dans le corps et être retiré sans laisser de trace. De loin, la fléchette pouvait être lancée avec une sarbacane.

Fukiya : Le Fukiya, aussi connu comme la sarbacane, était un autre élément de base de l'arsenal du Ninja, car il était très polyvalent. Le Fukiya était utilisé pour tirer silencieusement des fléchettes (Souvent trempées dans du poison) sur un ennemi à distance et comme il ne faisait presque aucun bruit, la cachette du Ninja n'était pas menacé. Mise à part le lancement de fléchettes, la sarbacane pouvait être utilisée comme un tuba, lorsque le Ninja était sous l'eau. Et comme le Fukiya était fait en bambou, il se confondait dans l'eau avec les roseaux, permettant donc au Ninja de rester immergé pendant des heures, si nécessaire. Il pouvait également tirer sur le visage d'un ennemi des Metsubishi (petits contenants en papier remplis de poivre et de copeaux métalliques), servant à l'aveugler.

Hoko : Cette arme ressemble à un Saï monté sur le dessus d'un Jo (Bâton court). Le Hoko était principalement fait en bambou et était une très bonne arme et défensive.

 

 

Naginata : Le Naginata est une hallebarde constituée d'un long bâton et d'une lame courbe fixée à une extrémité.

Kakute : Les Kakute étaient des anneaux que la Kunoichi (Femme Ninja) portait et qui étaient trempées dans le poison. Les anneaux pouvaient être fabriqués à partir de métaux, et tempérés bois. Les Ninja pouvaient tranquillement étrangler ses ennemis. Cette technique était beaucoup moins salissante qu'avec l'utilisation d'un sabre et laissaient très peu d'indices sur la façon dont les victimes étaient décédées.

Kama : Les Kama sont la base du Kusarigama. Le Kama est juste une faucille, sans rien d'autre. Ils sont généralement utilisés par paires dans des trajectoires circulaires. Tous les mouvements rapides et puissants combinés avec l'élan vers l'avant du Ninja, peuvent causer des dommages dévastateurs. La lame des Kama mesure environ 28 cm et le manche est légèrement plus long. A l'origine, les Kama avaient une lame plus longue et des poignées courtes.

Nekote (Griffes Ninja) : Le Nekote étaient habituellement utilisé par les Kunoichi (Femme Ninja). L'arme est constituée d'ongles de fer qui s'enfilaient sur les doigts et ressemblaient à des griffes, ils étaient également plongés dans poisons. Les yeux étaient la cible de prédilection pour ce type d'arme.

Kusarigama : Le Kusarigama est la combinaison d'une faucille et d'une longue chaîne avec une masse fixée à l'extrémité de celle-ci. Cette faucille était utilisée pour poignarder ou pour attaquer dans de larges et amples mouvements circulaires et aussi pour bloquer les armes des adversaires. En tenant la chaîne, il est possible de lancer la faucille pour atteindre plus facilement l'ennemi, ce qui en augmente d'autant sa portée. La chaîne était le plus souvent utilisée pour attraper un ennemi ou son arme. Une fois empêtré dans la chaîne, le Ninja pouvait en finir avec lui avec la faucille. Ce fut une arme Ninja inventée à partir d'un outil agricole qui était très répandu dans le monde paysans et était donc très facile à trouver.

 

 

Kyoketsu-shogei : Le Kyoketsu-shogei était un couteau à lame recourbée fixée à une extrémité à un long cordon. Le cordon était souvent fait avec les cheveux des femmes ou du crin de cheval, ou même parfois avec une chaîne. Un anneau métallique est fixé à l'autre extrémité de la corde. Le couteau peut être utilisé en corps à corps ou en lançant l'anneau lestée pour piéger ou frapper les ennemis.

Manriki-Gusari : Le Manriki Gusari était habituellement une chaîne d'environ 3 pieds de long, et équipée de masse aux deux extrémités. Cette arme fut développée pour l'autodéfense, mais était aussi devenue une arme offensive redoutable dans les mains d'un Ninja. Elle était petite et pouvait facilement se cacher dans la paume de la main du Ninja. Tout en tenant une extrémité de la chaîne, il pouvait la faire tourner autour de lui et l'utiliser comme un fouet. La masse fixée à l'autre extrémité pouvait causer beaucoup de dommages. Le Ninja pouvait également le jeté dans les pieds, ce qui était un moyen très efficace de piéger ses ennemis.

Ono : La Ono, ou hache de guerre, était une arme très puissante utilisée pour briser les portes des châteaux, frapper et désarçonner les adversaires de leurs chevaux ou de détruire totalement toute personne tentant de se battre avec une arme moins efficace. Le Ono mesurait généralement 4 pieds de long, était lourd et possédait lame en acier. Le poids de cette arme exigeait une grande habileté de la part de son utilisateur pendant la bataille.

Shobo : Un Shobo était une petite arme qui fut utilisée pour agir par pression sur les points vitaux à l'intérieur du corps. Le cou était le meilleur endroit pour agir avec cette arme. C'était un anneau avec un morceau de bois pointu fixé, qui était porté comme une bague sur le majeur, il existe de nombreuses variantes de cette arme.

 



Shuriken : Le Shuriken est l'arme de prédilection des Ninja rendu célèbre par les films et les histoires sur le Ninja. Les Shuriken étaient tout simplement un morceau de métal (Plat), avec des pointes acérées qui étaient jetés sur l'ennemi. Les Shuriken n'ont pas été conçus à l'origine comme une arme létale. Ils ont surtout été utilisés pour distraire ou décourager, les éventuels poursuivants, permettant au Ninja de s'échapper. Au court d'une mission, le Ninja pouvait lancer des Shuriken sur le Samouraï et s'enfuir, en laissant à penser au Samouraï, qu'il ferait mieux de réfléchir à deux fois avant de le poursuivre. Bien que les Shuriken ne soient pas une arme létale, ils peuvent facilement devenir mortels en plongeant ses bords dans le poison. Cette technique était efficace, mais parfois, elle échouait, car si le Ninja se coupait accidentellement, il s'empoisonnerait lui-même. Les Shuriken furent également conçus pour être lancé sur un adversaire puis disparaitre. De cette façon, un Ninja pouvait tromper un garde ou sentinelle sans méfiance en lui faisant croire qu'il avait été coupé par un sabreur invisible. (Une des nombreuses astuces mentales).

 



Tanto : Le Tanto, ou couteau, était une arme importante dans l'arsenal du Ninja. Comme le Tanto n'était pas été fait avec de l'acier de haute qualité, comme les sabres de Samouraï , mais fabriqués comme un outil multi usages pour les Ninja, une sorte de couteau Suisse avant l'heure. Le Tanto fut utilisé pour forcer et ouvrir des portes, creuser des trous ou des petits fossés et pouvait être jeté comme un Shuriken. Bien sûr, le Tanto servit également pour couper et poignarder un adversaire.

Ninjato (Sabre Ninja) : Le Ninjato ou sabre de Ninja était différent de celui des Samouraï. La long sabre que les Samouraï portaient était en acier à haute teneur en carbone et fut fabriqué des mois durant. Il était fabriqué à la main, spécialement pour chaque Samouraï, en prenant grand soin de faire un sabre de très haute qualité. Il était si tranchant qu'il pouvait facilement couper un homme en deux, même avec son armure. Le sabre de Ninja était considérablement plus court, moins de 50cm et de bien bonne qualité que les sabres de Samouraï. La raison de la moins bonne qualité de la lame, vient du fait que les Ninja, jetaient leurs sabres après avoir tranché des membres et tuer l'adversaire. Les Ninja, d'autre part, utilisaient le sabre, plus avec des techniques de couteau. Pour utiliser efficacement, la lame d'un sabre de Ninja, il faut l'utiliser à la manière d'une scie, dès lors que la lame rentre en contact avec la chair de l'adversaire. Une autre raison expliquant la mauvaise qualité des sabres, vient du fait que les Ninja étaient pour la plupart, des gens des montagnes et des hors la loi, ils ne pouvaient donc pas se permettre d'embaucher un Maître forgeron, comme les Samouraï le pouvaient. Si un Ninja battait un Samouraï, il récupérait ses sabres, qui étaient de bien meilleure qualité. Bien que le sabre Ninja fût de piètre qualité, il possédait des avantages. Le fourreau par exemple, était plus court que la lame, permettant de cacher de petites armes, tels que des pointes, des poignards ou de petites quantités de poison. Une autre utilisation du sabre, permettait au Ninja d'utiliser son sabre comme marchepieds en le coinçant entre les lattes des murs ou les anfractuosités des murs d'enceinte, nécessaire pour faciliter escalade. En outre, il était courant d'avoir la Saya percée, qui permettait au Ninja de s'en servir comme tuba et rester immergé longtemps sou l'eau.

Tessen : Le Tessen était un éventail avec une armature métallique qui, une fois plié ou déplié, suivant le modèle, était utilisé pour combattre un ennemi. Quelques modèles différents furent inventés, dont un avec une arête vive à l'extérieur de l'éventail et qui pouvait se séparer en plusieurs parties, de telle sorte qu'au lieu de ne pouvoir attaquer qu'une seule personne, le Ninja pouvait en attaquer plusieurs.

 

 

Tetsu-Bishi : Tetsu-Bishi sont de petites armes en métal, dont la forme permet qu'une pointe soit toujours l'air. Elles étaient, comme les Shuriken, des armes utilisées pour distraire les gardes et permettre au Ninja de s'enfuir. Le Ninja dispersait les pointes derrière lui et quiconque était assez malchanceux pour marcher dessus ne pouvait probablement pas continuer la poursuite. Elles pouvaient aussi être trempées dans le poison et jetés, comme les Shuriken.

Yari : Les Yari est un type de lance longue, sa poignée contient souvent une chaîne ou un couteau caché.

Kunai : Le Kunai était un petit outil qui ressemble à un poignard et qui était utilisé principalement comme un couteau. C'est une arme secondaire, avec une pointe acérée et un manche court, par contre ce fut une arme de jet, très usitée. C'était aussi une arme très utilisée pour le combat rapproché. Les Kunai avait d'autres utilisations, notamment comme dispositif d'escalade, ou comme outil de martelage, une pointe de lancer, etc...

Jitte : Le Jitte est unesorte de dague non tranchante et non perforante munie d'une garde courbée vers l'avant servant à bloquer les sabres

Kaginawa : Le Kaginawa est un grappin

Kamayari : Le Kamayari est une lance à crochet

Metsubushi : Les Metsubushi sont des fumées, en général produites par un mélange de cendres et de verre pillé placés dans un œuf évidé et servant à aveugler l'adversaire

Mizu gumo : Les Mizu gumo sont des chaussures flottantes munies de vessies gonflées et permettant de se tenir debout sur l'eau, pour espionner, passer des douves ou se défendre

Otzu Tsu  : Le Otzu Tsu est une arme à feu, une sorte de mortier fait dans un tronc évidé

 

 

Le Sabre de Ninja ou Ninjato, mythe ou réalité ?

Le sabre de Ninja (Lame droite et tsuba carrée) a-t-il vraiment existé au Japon et a-t-il vraiment été utilisé par les Ninja? Voilà une très bonne question, qui lança beaucoup de débats au cours des années entre les historiens japonais et les passionnés des Ninja. Les principales questions portent sur les caractéristiques du sabre, notamment de savoir si la lame était droite ou courbe et s'il fut réellement utilisé par les Ninja. De nombreux articles ont été écrits à propos de ce genre de sabre japonais. Cependant, beaucoup de ces articles ne sont malheureusement pas basées sur une étude sérieuse du sabre japonais (Nihonto), ou d'une étude de l'art martial (Ninjutsu) lui-même.

Certains disent qu'il est parfaitement logique que les Ninja auraient utilisé ce style spécifique de sabre et d'autres disent qu'il fait partie des traditions du Japon ancestral.

Alors ... Est-ce que les Ninja utilisèrent vraiment le sabre appelé "Sabre de Ninja (Lame droite et tsuba carrée)"?

 

 

Représentation d'un Ninjato tel que tout le monde l'imagine,

mais qui ne reflète pas forcément la réalité

 

Tout d'abord, nous allons étudier la bonne terminologie avant de commencer à plonger dans la tradition du Sabre Ninja. Le sabre de Ninja s'appelle un Ninjato. Il est également connu sous les noms de Ninjaken ou de Shinobigatana.

 

Comment le Ninjato est devenu populaire?

De nos jours, presque tout le monde a entendu parler du Ninjato. Alors, comment se fait-il, que tout le monde croit que les Ninja utilisèrent réellement ce sabre? Simple, grâce à Hollywood ... Tous les films de Ninja que vous regardez, surtout s'ils sont produits dans les pays occidentaux, en effet, le Ninja sera presque toujours équipé d'un Ninjato. Même au Japon, dans les livres modernes, les auteurs ne se soucient généralement pas beaucoup de la véracité historique et dessinent des sabres de Ninja à lame droite et Tsuba carrée.

Les films ont une manière très intéressante de faire croire aux gens que ce qu'ils regardent est un fait historique. Il est impossible de dire si cela est un fait historique ou non, mais nous pouvons nous poser la question de savoir s'ils ont vraiment utilisé des Ninjato?

 

 

Est-ce que l'on retrouve une trace du Ninjato dans l'histoire Japon?
 
La réponse courte serait, oui. Il existe un style de sabre japonais le Chokuto, forgé au Japon, dans le début de la période Heian (794–1185) , dont la forme possède une ressemblance frappante avec la version moderne du Ninjato. Le Chokuto se caractérise par une lame droite et plate (Kiriha zukuri) et d'une pointe non arrondie (Kamasu Kissaki), certains pouvaient avoir une lame à double tranchant, mais ces sabres étaient plutôt destinés à servir d'offrande dans les temples, ou faisait partie des signes symboliques de la noblesse japonaise et n'a donc rien à voir avec les Ninja.

 

Vous pouvez voir ci-dessus le sabre dont je parle.

La lame est droite avec une pointe anguleuse (Kamasu Kissaki)

et possède à peu près la bonne longueur.

 

Le seul problème provient du fait que ces types de sabres furent forgés au Japon pendant le début de la période Heian et donc bien avant l'année 980, alors que les Ninja n'existaient tout simplement pas, du moins tel que les traces retrouvées dans l'histoire du Japon. Donc, les Ninja ne pouvaient théoriquement pas utiliser un sabre de cette époque. Mais pour plus de vraisemblance, le Chokuto, n'est pas un Ninjato, c'est un sabre très vieux, qui n'est pas trempé pour augmenter sa dureté, car au Japon, ce procédé n'était que dans sa phase expérimentale. Donc, il y a très peu de chance que les Ninja eussent utilisés ce genre de sabres. Les Sabres à lame droite sont typiques de la période du 9ème siècle. Les lames de sabres avec une grande courbure suivirent. La raison d'utiliser des lames incurvées, est que cette courbure donne une plus grande résistance et une meilleure capacité à couper, pour une force moindre. Les sabres avec une grande courbure durèrent environ jusqu'au 16ème siècle, puis ils furent remplacés par des sabres avec une plus petite courbure de la lame. Les courbures de lames diminuèrent encore le plus pendant la période Kanbun (1661-1673), vers une courbure minimum, jusqu'à devenir presque plates, souvent seulement quelques millimètres. Cette tendance allait bientôt et rapidement disparaitre au profit de lames avec une plus grande courbure, autour de 15 mm et plus.

Mais en tout cas, nous allons continuer à rechercher pourquoi le Ninja aurait pu utiliser le Ninjato et pourquoi il se peut que ce type de sabre ait existé.

Pourquoi le Ninja peut avoir utilisé la Ninjato ?

Pour savoir pourquoi le Ninja aurait pu utiliser le Ninjato, vous devez d'abord savoir comment les Ninja opèrent en mission. Les Ninja maitrisaient toutes les techniques et comptaient principalement sur la tactique, la furtivité pour exécuter leurs missions, ils avaient en outre des missions d'assassins. La lame du Ninjato était soi-disant petite, et mesurait moins de 60cm et possédait une grande Tsuba carrée. En outre, la Saya était souvent un peu plus longue que la longueur réelle de la lame, dans le but de cacher des poisons ou autres accessoires de Ninja dans le fond de la Saya. On suppose que la Saya pouvait également être utilisé comme tuba et aurait permis de nager sous l'eau. La lame était assez petite pour être cachée et permettait au ninja de se déplacer rapidement sans être gêné par le port du sabre. On présume aussi que la grande Tsuba carré fut également utilisé comme un outil ou pour accessoire pour gravir des murs, en appuyant le sabre contre un mur, les Ninja pouvaient alors utiliser la Tsuba pour atteindre des endroits plus élevés. Ce sont toutes, de bonnes raisons pour lesquelles un Ninja aurait pur utiliser un Ninjato.

 

Estampe représentant un Ninja,

utilisant un sabre à lame courbe,

et non une lame droite

 

Des spécialistes de l'histoire militaire japonaise pensent que le sabre était l'arme la plus importante des Ninja et c'est pour des raisons pratiques, que les Ninja auraient choisi un sabre plus petit et plus droit et donc un Ninjato. Toutefois, si tel est le cas, il est difficile de dire qu'il n'y a aucune preuve pour étayer cette affirmation. Je pense qu'ils auraient utilisé un sabre court pour sûr, car leurs techniques d'assassin l'exigeaient, par contre que ce soit avec une lame droite, rien n'est moins sûr. À ma connaissance et de cette date, il reste encore découvrir un vrai Ninjato antique trouvé au Japon, ou n'importe où ailleurs. Les Ninja auraient pu tout aussi bien utiliser un Wakizashi équipé d'une Tsuba carré plus grande.

Il existe beaucoup de répliques de Ninjato dans les musées, basées sur l'idée que l'on se fait du sabre que l'on croit que les Ninja utilisèrent. Mais ce ne sont, que des répliques. Au Japon, il n'existe pas de Ninjato catalogué par la NBTHK ( La Nihon Bijutsu Token Hozon Kyokai ou Société pour la préservation des sabre Japonais ) ou toute autre agence de sabre. Aussi, il n'existe pas de forgerons japonais connus qui fabrique des Ninjato. Alors le sabre de Ninja, ou Ninjato, n'a-il jamais vraiment existé? Probablement pas. Pouvez-vous acheter Ninjato aujourd'hui? Absolument!

 

 

Les Koryu Ninjutsu ou écoles anciennes

Les Koryu : Le terme de Koryu désigne une "Ecole  traditionnelle". La raison d'être d'un Koryu était la formation du Ninja ou des Samouraï et de transmettre un enseignement hérité du fondateur (Soke). Les Koryu sont aujourd'hui encore pleinement actives et œuvrent dans 3 directions : la préservation, la recherche et la transmission des traditions martiales.

 

Togakure ryu : "L'école de la porte secrète" a été fondée, si l'on en croit le Togakure ryu Ninjutsu Hidensho, il y a près de 800 ans par Daisuke Nishina (Togakure).

Kumogakure Ryu Ninpo : Proche de l'école Togakure. La famille Toda transforme en 1600 l'esprit de cette école de pensée, qui base ses techniques sur le côté non violent de l'art des Ninja.

Gyokko-ryu ninpo : "L'école du tigre de jade", est une école qui comportait autrefois des enseignements sur le Ninjutsu.

Shinden Fudo Ryu : Est une école de Daken-taijutsu et Ju-taijutsu. Shinden fudo signifie "Les enseignements immuables transmis par les dieux". On trouve au sein de Shinden Fudo-ryu de nombreux exercices de renforcement corporel à faire dans la nature. Il est dit que les enchainements et les mouvements doivent être naturels et relaxés. Cette école enseigne aussi le maniement d'une très grande hache (Ono), d'un très grand marteau (Otsuchi) et d'une épée gigantesque (Odachi).

Kukishinden Ryu : "L'école des neuf esprits divins" (Parfois aussi traduit "Ecole des neuf dieux démoniaques" par de nombreux groupes modernes des différentes lignées), est un Koryu dont la fondation par Kuki Yakushimaru Ryushin (Yakushimaru Kurando) remonterait au 15éme siècle. Cette école est un Sogo bujutsu , ce qui signifie que plusieurs disciplines comme le Taijutsu, le Bojutsu, le Naginatajutsu, le Kempo, le Hanbojutsu, le Sojutsu et le Heiho, y sont enseignées.

Gyokushin Ryu : C'est-à-dire, "L'école du cœur orné de joyaux, crée au 16ème siècle par Sasaki Gorozaemon, basée sur les techniques d'espionnage plutôt que sur les techniques de combat pur.

Koto Ryu : Les origines exactes de l'école sont inconnues, mais les techniques furent instaurées et formulées par Sakagami Taro Kunishige en 1542, pour créer un Koryu. 

Gikan Ryu : L'école a été fondée par Uryu Gikanbo, Daimyo de Kawachi no Kuni, dans la province Kawachi. Il vécut dans la famille de château sous le nom de Uryujo.

Takagi Yoshin Ryu : L'école a été fondée en 1660 (Au début de la période Edo) par Shigetoshi Takagi. Elle est principalement réputée pour ses techniques à mains nues constituant le cœur de son enseignement, pour ses techniques au Kodachi (Sabre court) et de Bojutsu. L'école est membre de la Nihon Kobudo Kyokai ( Nihon Budokan ).

 

La hiérarchie chez les Ninja

En raison d'une erreur de traduction faite au 20éme siècle, la majorité des personnes pensent que les Ninja possédaient trois niveaux hiérarchiques. Le Jo-nin, le Chu-nin et le Ge-nin, ou Ninja de niveau supérieur de niveau intermédiaire et de niveau inférieur, en fait, ce système n'a jamais existé car il n'y avait pas de hiérarchie sociale connecté avec le Ninjutsu. Dans l'ancien Japon, le statut social d'une personne était déterminé par les liens familiaux de sang ou par la supériorité de la maitrise des arts martiaux, alors nous ne devons pas confondre le statut social et le niveau de pratique martiale, comme preuve historique démontrant que certains Ninja étaient meilleurs que d'autres et étaient reconnus pour cela.



Il convient de noter que, même au Japon, ce concept reste encore ouvert au débat et que les seules références historiques connues, proviennent du manuel sur le Ninja "Ninjutsu bansenshukai" (1676) et le Taheiki, donc sont très limitées.

Jonin ou Jo No Shinobi : Ninja de niveau supérieur, c'était le chef qui prenait les contacts avec les commanditaires et qui définissait les missions

Jozu no ninja : Ninja de bon niveau

Joko no ninja : Ninja habile

Shitatsu no ninja : Ninja excellent

Chukichi no ninja : Ninja de niveau intermédiaire

Yonin : Ninja ordinaire

Chubun no ninja : Ninja de niveau intermédiaire

Chu ge no ninja : Ninja de niveau intermédiaire ou niveau inférieur

Chu ge no yonin : Ninja de niveau ordinaire, intermédiaire ou niveau inférieur

Genin : Ninja de classe inférieure

In-nin no jozu : Ninja d'infiltration qualifié pour les missions de nuit et interprète

Shinobi no jozu : Shinobi qualifié

Comme vous pouvez le voir les descriptions ne sont pas standardisées et ont généralement tendance à décrire les compétences du Ninja, plutôt que son statut social, ce sont donc les compétences du Ninja qui déterminèrent la classification en cinq types, au sein des réseaux de Ninja.

 

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