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On ne connait pas l'origine de cette forme de suicide, mais la légende veut que Minamoto no Tametomo soit le premier à avoir commis le Seppuku, en s'ouvrant le ventre, en 1156 après avoir tenté un coup d'état contre la capitale. Macabre pratique provenant de Chine et employées par les femmes afin de prouver qu'en n'étant pas enceinte, leur vertu restait intacte.

Symboliquement, l'éventration avait pour but de prouver la sincérité et la loyauté de la personne, puisqu'elle était capable par cette forme de courage suprême de mettre son cœur à nue.

Le Haramesu, est un terme de respect pour désigner l'acte du Seppuku.

Le ventre est très intimement lié à la naissance et à la vie.

Au Japon, les différentes appellations montrent à quel point, le ventre est associé à la mort et en particulier au suicide.

 

Seppuku

 

Vers la fin du 17ème siècle, le Seppuku se ritualise :

La cérémonie du Seppuku se pratiquait généralement en public, et exigeait la présence obligatoire de trois personnes : le maître des cérémonies, garant que tout serait fait dans l'ordre.

Il comprend une incision de l'abdomen de gauche à droite et une légère incision vers le haut à la fin.

Certaines règles spécifiques doivent être respectées, particulièrement dans la cas d'un suicide ordonné par un seigneur ou les autorités.

L'esthétique fait partie du rituel, les tatamis sont bordés de blanc et le Samouraï doit s'y agenouiller en appui sur les talons, sur un coussin blanc.

 

 

Le rituel se pratiquait en Kimono et s'exécutait de trois manières différentes, selon le rang social du guerrier.

Le guerrier de rang peu élevé devait présenter le Tanto (Poignard-sabre) sur un socle de bois et l'élever vers le ciel.

Il le baissait en inclinant la tête dans le même mouvement, tandis que dans le même temps le Kaishaku lui tranchait la tête d'un coup.

Le Kaishaku était celui qui était chargé de couper la tête du guerrier, généralement un bon ami, homme de confiance, expérimenté et bon sabreur car sa tâche était délicate. Il attend le moindre signe de celui-ci pour le décapiter au sabre et lui épargner une mort dans d'attoces souffrances (Monshi).

La décapitation avait souvent lieu bien avant que l'acte ne fut terminé.

 



Le guerrier de plus haut rang avait en plus un étoffe traditionnelle (Utilisée pour essuyer le sang sur la lame après le combat), dont il enveloppait la lame pour la saisir sans la toucher à nu afin de garder pure cette lame qui devait "Juger" son âme.

Il restait en position de "Seiza", la lame sur la cuisse droite et inclinait simplement la tête pour faire signe au Kaishaku.

Le guerrier de très haut rang, ouvrait son Kimono dans la phase finale pour laisser apparaître son ventre.

De sa main gauche, il désignait sur son ventre le point d'impact supposé de la lame.

Il faisait le geste de planter le tanto et le Kaishaku lui coupait la tête avant le contact. La décapitation permettait à l'âme de s'élever vers le cosmos, tandis que dans le Hara-kiri effectif l'éventration réelle l'âme retourne à la terre.


A partir des guerres civiles sanguinaires du 12ème siècle, une méthode particulière de suicide s'associa à la tradition des Samourai (Le Hara-kiri), et cette forme de supplice affreusement douloureuse que s'infligeaient les guerriers était la preuve manifeste que, malgré leur échec final, ils méritaient le respect de ses amis et de ses ennemis pour son courage physique, sa volonté et sa pureté de coeur.

 

 

 

Il existait quatre grandes raisons de se faire Seppuku :

- La défaite au combat : La défaite étant une perspective vraisemblable, et la capture un déshonneur insigne, il était logique que le suicide fût accepté comme une mort honorable pour le guerrier vaincu. Dès les toutes première chroniques japonaises, le suicide d'un combattant était considéré comme un moyen d'échapper à la honte, comme un acte courageux et honorable, et une preuve ultime de d'intégrité.

- Les remontrances (Kanshi) : Acte qui permettait parfois d'adresser ses plaintes à l'Empereur. Nobunaga Oda reçut un jour une lettre de reproches d'un des ses vassaux qui en commettant le Seppuku attira son attention sur la situation catastrophique du Japon.

- La sanction pénale (Tsumebara) :
Instituée par les Shogun Tokugawa, elle permettait d'éviter la prison ou l'exil aux Samourai. Privilège accordé à la classe des hauts fonctionnaires militaires, elle épargnait la honte au Samouraï et à tout son clan. Cette condamnation capitale était réservée à la seule classe des guerriers et était interdite aux gens du peuple.

- L'accompagnement dans la mort (Junshi, l'équivalent d'Oibara) : Directement inspiré de la Chine, où cette pratique était répandue, elle était la seule raison qui ne faisait pas suite à un échec.

Lors de la mort de son seigneur, les Samouraï prouvaient leur fidélité et leur attachement en suivant leur maître dans la mort. Cette pratique destructrice causa des pertes irréparables, ces Seppuku collectifs pouvant rassembler jusqu'à 500 guerriers, laissant leur clan exsangue et sans défense.

Symboliquement, l'éventration avait pour but de prouver la sincérité et la loyauté du Samourai, puisqu'il était capable par cette forme de courage supréme de mettre son cœur à nue.

 

 

Il existe plusieurs terminologies pour désigner le suicide par éventration:

 

- Le Seppuku Suru : Rituel d'auto-éventration.

- Le Harakiri ou Hara o kiru : Forme la moins noble d'auto-éventration.

- Le Kappuku : Littéralement "Se couper le ventre".

- Le Oibara ou Tsuifuku : Littéralement "Le ventre qui suit", indique un suicide par Seppuku, afin de suivre son seigneur dans la mort, par fidélité en ouvrant son coeur.

- Le Hara ou Tsukamatsuru : Faire offrande de son ventre aux Kami (Dieux), connotation religieuse, forme très respectueuse et la plus noble.

 

 

 



Le Shogun Tokugawa promulgua un édit, en mai 1663, pour mettre fin à cette pratique qui conduisait à une dépense inadmissible de vies humaines.

Le rituel du Seppuku se commettait en public, mais devant une assemblée restreinte. L'ensemble de la cérémonie était codifiée et le respect scrupuleux de ces codes était obligatoire.

Selon le rang et la personne qui se préparait à cette acte, le sabre qui mettait fin à cette cérémonie était brisé.

Les données étaient différentes sur le champ de bataille où le temps pressait, le guerrier précédait son geste d'un discours et si possible d'un poème d'adieu.

En temps de paix, le Samouraï habillé de blanc, écrivait un poème, agenouillé sur un Tatami et derrière des paravents préservant des regards.

Avec un poignard spécial (Kusungobu) dont la lame est entourée de papier blanc, le Samouraï pratiquait une double incision en croix dans l'abdomen. Une fois la deuxième incision pratiquée, un assistant (Kaishaku) placé derrière lui, lui ôtait la tête rapidement d'un coup de sabre. La douleur insupportable était ainsi stoppée, une fois que le Samouraï avait fait preuve de son courage

Les femmes n'avaient pas le droit à ce cérémonial. Le Seppuku fut officiellement interdit en 1868.

 

 

Cette forme de suicide ne s'effectuait que dans certaines situations  :

  • En période de guerre, afin de préserver son honneur, avant l'arrivée des ennemis et en cas de défaite imminente.
  • Une épouse de Samouraï était sous l'entière responsabilité de son époux, et non pas de son seigneur. Si son mari venait à mourir, elle pratiquait le Jigai en guise de loyauté, afin de le rejoindre dans l'autre monde.
  • Parfois les servantes travaillant chez les familles nobles se donnaient la mort par Jigai, suite à de cruelles intrigues ou en signe de loyauté envers leur maîtresse.
  • Dans les temps anciens, il était de coutume que les femmes d'officiers condamnés à mort les précèdent en pratiquant le Jigai.
  • Chez les femmes de Samouraï, en guise de protestation morale contre un mari dont le comportement serait intolérable.

Un des derniers fameux exemples de Jigai est celui de la femme du général Nogi Maresuke, Nogi Shizuko, qui s'est suicidée de cette façon avec son mari qui lui s'est fait Seppuku à la mort de l'empereur Meiji en 1912.

 

 

 

le "Jigai" ou "Jigaki", suicide rituel chez les femmes des Samouraï (L'équivalent du Seppuku) :

Lors de la période féodale , n'ayant pas le droit de se faire Seppuku à la manière des hommes, les femmes se tranchaient la gorge avec un poignard après s'être entravé les jambes afin de garder dans la mort une attitude décente. Cette pratique soigneusement enseigné aux femmes, se nomme, Jigaï ou Jigaki. Le Jigaki est le suicide rituel pratiqué par les épouses des Samouraï qui accompagnaient leurs maris qui se faisaient Seppuku.

Au Japon, le Jigai était une méthode traditionnelle de suicide rituel chez les femmes, qui se coupaient la veine jugulaire avec un poignard (Tanto ou Kaiken) qu'elles possédaient toujours sur elles. Certaines femmes appartenant à des familles Samouraï se sont suicidées en se coupant d'un seul coup, les artères du cou. Le but principal pour ces femmes était de parvenir à une mort rapide et certaine afin d'éviter d'être capturées.

 

Tanto ou Kaiken (Couteau)

 

Le rituel du Jigai est l'équivalent féminin du Seppuku, le suicide rituel des Samouraï. Contrairement au Seppuku, le Jigai peut être effectuée seul, sans assistance, c'est la différence fondamentale par rapport au Seppuku. Mais dans certains cas, il pouvait se pratiquer avec une autre femme, elles s'entretuaient l'une et l'autre en même temps.

Les rites cérémoniaux n'étaient pas les mêmes que pour les hommes. Contrairement au Seppuku, le suicide féminin pouvait se pratiquer seul. La section la veine jugulaire ou l'artère carotide, entraînait une mort rapide. Le petit poignard utilisé était un Tanto ou plutot un Kaiken, plus petit, que la femme portait toujours sur elle. Cette pratique était normalement réservée aux femmes nobles et aux femmes de Samouraï.

 

Jigaï ou Jigaki

 

Cependant, le Jigaki ne se réfère pas exclusivement à ce mode particulier de suicide. Le plus souvent, le Jigaki servait à préserver l'honneur de la femme et d'empêcher le viol, en cas de défaite militaire imminente. Les armées d'invasion entraient dans les maisons et trouvaient souvent, la dame de maison assise seule, en face de la porte, qui à l'approche des soldats, avait mis fin à sa longue vie. La femme d'Onodera Junai, l'un des quarante-sept Ronin, reste l'exemple le plus remarquable d'une femme qui suivit par son mari Samouraï qui pratiqua le Seppuku.

 

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